Congolais et vieux grimoire
Enfant, j'adorais les congolais et leur bon goût de noix de coco. Le symbole pour moi de l'exotisme, une porte ouverte sur les îles lointaines. Et puis, en vieillissant, je me suis lassée de ces gâteaux un peu étouffants, trop sucrés, trop écoeurants.
Et puis, j'ai trouvé sur une brocante ce vieux bouquin de 1959 :
Ah, Ginette Mathiot ! La célèbre bible culinaire que j'ai feuilletée (en un peu plus récent) toute ma jeunesse, rêvant devant ces centaines de recettes impuissantes, hélas, à inspirer ma mère. Je ne sais pas pourquoi elle possédait ce livre, ce devait être un cadeau...
Hier, je me suis décidé pour la recette des congolais :
Evidemment, vous vous en doutez, j'ai quelque peu adapté la recette et voici le résultat :
Ingrédients : 4 blancs d'oeuf - 150g de sucre - 200g de noix de coco râpée
Cette histoire de faire chauffer le mélange blancs-sucre m'a fait penser à la meringue italienne. Je n'en avais pas fait depuis au moins 20 ans. Pourquoi pas ? Et me voilà lancée.
En vieillissant, on ne s'encombre plus de détails fatigants. Alors, exit le bain-marie. Les blancs et le sucre dans une casserole en inox à fond épais (les mélanges à base de sucre en poudre rayent les revêtements anti-adhésifs, ne l'oubliez pas) et hop, direct sur le gaz très doux, en l'éteignant de temps à autre si besoin est, et je monte le tout en neige avec le batteur électrique.
J'adore l'aspect de la meringue italienne : un blanc éclatant, brillant, une merveille. J'y ai ensuite adjoint la noix de coco râpée. Des petits tas tout tordus sur la plaque du four recouverte de papier cuisson et au four pour 45 mn à 150°C. Attention, les congolais ont tendance à attacher sur le papier, aidez-vous d'une spatule pour les décoller ou mieux, d'un couteau sans scie.
Ces congolais sont hyper-légers. Un nuage de plaisir, peu sucré, tout à fait à mon goût et on sent d'autant mieux la saveur de la noix de coco. Ces congolais délectables sont croustillants sur les bords, moelleux au centre. La pâte colle aux dents comme j'aime tant. Un morceau de douceur régressive...
Plus les années passent, plus je me régale.
EDIT : Pour répondre à la question de Calorinet, comme les blancs d'oeuf se conservent bien mieux que les jaunes, j'ai utilisé ceux-ci auparavant dans des sabayons, de la dorure de feuilletés, des sauces...