Endives croquantes au labneh
Ce que j'aime par dessus tout, ce sont les contrastes et les paradoxes. C'est un tel plaisir d'assembler des éléments disparates et incompatibles de prime abord mais qui, par la magie de la transcendance, se transforment en un tout, riche et surprenant. L'ennui naît de la monotonie. Dans l'assiette comme dans la vie.
Telles étaient mes pensées en grignotant ces endives crues au labneh :
La monogamie ne vaut rien à la cuisine. Alors, mes endives crues, je les ai délivrées de leur vinaigrette triste et banale pour leur faire rencontrer le labneh, enrichi pour l'occasion d'olives noires émincées, d'une bonne quantité de persil haché et d'une giclée de jus de citron. Rien d'extraordinaire dans cet ensemble d'ingrédients, je vous l'accorde bien volontiers. Mais le plaisir (et même le bonheur...) nécessite-t-il vraiment une débauche de complications ?
Le croquant de la feuille d'endive légèrement amère, l'onctuosité et la douceur du labneh, le persil grossièrement haché et son goût de verdure, la saveur ensoleillée des olives et l'infime touche acide du citron : une alchimie voluptueusement délicieuse en bouche. Comme quoi, même dans un monde pourri, la vie peut être belle et bien bonne, comme une minuscule barque d'endive partie accoster les rives lointaines du Liban.