Côtelettes végétariennes et vieux grimoire

C'est l'été. Il faut chaud, ou trop frais. On a envie de partir, découvrir d'autres contrées. Je vous emmène donc en voyage.

Dans le temps.

Le Petit Echo de la Mode du dimanche 18 mars 1928

Voilà où j'ai trouvé ma recette du jour, dans le Carnet de la Ménagère :

Les côtelettes végétariennes à la mode de 1928

Etant toute seule, j'ai divisé les proportions par 3 mais j'ai tout de même pu confectionner 5 côtelettes. Sachant que 2 par personne calent déjà bien, voilà une recette fort économique. Mais surtout, ce sont là les galettes végétariennes les plus onctueuses que j'ai mangées. Sans doute grâce à l'erreur que j'ai faite...

En fait, j'ai fait cuire mes 80g de riz (du vulgaire riz rond 1er prix) hier. Quand la cuisson s'est terminée, j'étais occupée et j'ai donc laissé le riz dans sa casserole d'eau. Quand je suis revenue en cuisine, il avait tout absorbé et était donc gonflé à souhait.

Ce midi, j'ai vaguement écrasé ce riz avec une fourchette, j'ai ajouté 70g de pain de mie émietté avec les doigts, 1 cuillère à soupe de concentré de tomate, du persil, du poivre et un oeuf. Pas d'oignon aujourd'hui chez moi mais les côtelettes furent tout de même savoureuses.

J'ai préparé ensuite une assiette couverte de farine où j'ai jeté une louchée de pâte. En l'écrasant avec le dos d'une cuiller, j'ai modelé une espèce de côtelette que j'ai roulée consciencieusement dans la farine. Hop dans une poêle chaude et huilée et ses 4 congénères l'ont vite rejointe. Comme indiqué dans la recette d'origine, j'ai utilisé des macaronis pour faire le manche des côtelettes mais c'est juste pour le fun.

Franchement, il s'agit là d'une recette que je referai volontiers avec un reste de riz et de pain. Surtout qu'avec un plat de légumineuses, ces côtelettes forment un repas végétarien aussi complet qu'économique.

Maintenant que le ventre est plein, promenons-nous dans la mode enfantine du printemps 1928 :

Avec des idées pour faire nos chapeaux ou customiser nos tenues, même si le verbe n'existait pas encore :

Et puis, on peut préparer un trousseau pour les jeunes communiantes avec un mouchoir brodé, une aumonière, une couverture de livre, une chemise et jour et même une "culotte fermée" :

Ciel ! Je conçois que l'on puisse prévoir de la lingerie spéciale pour une nuit de noce mais pour une première hostie, est-ce bien nécessaire ?

Sinon, il y a aussi de la lecture pour élever l'esprit, notamment un éditorial de Liselotte qui s'élève contre le matérialisme de ses contemporains et fait l'éloge des plaisirs gratuits. Tiens, il ne me semble pas pourtant qu'on parlait à l'époque de la monétisation des blogs ...

Par contre, les publicités envahissaient les colonnes, avec des préoccupations qui perdurent :

Mais je suis tout à fait ravie de vivre au 21ème siècle car, si un jour mon organe devait chuter, j'échapperai avec bonheur à la médecine de cette horrible soeur Thivin !

Comments

[Miaou Isabelle]

J'adore ces revues que je collectionne (ben oui, je tente davancer depuis longtemps vers le minimalisme, mais ce qui touche à la couture, que nenni !!) la tienne est un tresor.

Il y a souvent des recettes "sans viandes" dans ces revues surtout entre 1918 et 1952 voir 1955

je relirais plus attentivenement car jusque la je survolais la cuisine, pour privilegier les idées d'ouvrages. Merci du partage

[vi-va]

Quelle plongée dans le temps ! On était pas végétariens à l'époque... et pourtant... Et Liselotte ! Ca l'a conservée son mode de vie ! Elle écrivait encore dans le Petit Echo de la Mode de ma mère. Mais je suis pas si vieille quand même !

[andy]

Avec l'accent de "çà m'énerffe". Soeur Thivin, c'est "Tivin"...
A côté madame Thatcher a l'air d'un ange...

[palaisdeslys]

C'est génial ces côtelettes végé, très bonne idée et qui change!!!

[Lénaïc]

Ce que j'aime tes grimoires ! Encore une fois tu nous surprend avec une recette d'avant parfaitement à sa place dans notre temps.
Ces côtelettes trouveront certainement leur place dans mon assiette. Et je pousse un grand soupir de soulagement moi aussi d'avoir échappé aux emplâtres de cette soeur Thivin !