La recette des Couilles Suisses
C'est en faisant des recherches sur le Pagnon Borain que j'ai découvert cette recette au nom étrange. Il s'agit d'une pâte briochée levée cuite en boulettes dans une casserole d'eau, puis arrosée de beurre fondu et de vergeoise brune (ou cassonade pour les belges). D'après ce que j'en ai compris, c'est une recette traditionnelle belge que l'on mange aussi à la frontière, dans le Nord de la France. En tous cas, je voulais vous la raconter car c'est bien pratique parfois une recette de petits gâteaux qui cuisent sans four et en quelques minutes seulement.
Leur texture est divinement aérienne, elles fondent en bouche et sont toutes légères ... si on n'abuse pas pour le beurre et le sucre vergeoise. En fait, elles rappellent un peu les brioches chinoises cuites à la vapeur. Ces couilles suisses se mangent chaud mais on peut les réchauffer le lendemain dans un peu de beurre.
Les proportions de la recette étant très variables selon les personnes, j'ai donc choisi ma pâte briochée habituelle.
Ingrédients : 170 g de farine - 80 g de beurre mou - 1 oeuf - 1/2 cuillère à café de levure de boulanger déshydratée - 1 de sucre - 1 pincée de sel - un peu de lait tiède
Avec ces ingrédients, préparez une pâte briochée classique que vous laissez lever quelque temps au chaud. Formez des boulettes de pâte de la grosseur d'une balle de golf (environ 40 g). Ma pâte datait de la veille, je n'ai eu aucun souci pour la boulettiser.
Faites cuire ces couilles suisses dans une grande casserole d'eau bouillante, par petit nombre pour qu'elles ne se touchent pas. Quatre minutes de chaque côté devrait suffire. Sortez-les alors de l'eau. Arrosez de beurre fondu et saupoudrez de vergeoise brune (à moins que vous ne soyez en Belgique et que vous l'appeliez cassonade !) :
Certains, jugeant sans doute ces couilles politiquement incorrectes, préfèrent le terme de couques suisses. Alors là, je m'inscris en faux contre cette appellation totalement erronée ! La couque, ou coquille, est une brioche parfois enrichie de raisins secs et/ou de sucre en grains. Cuite au four et toute dorée, elle ne ressemble en rien à ces gâteaux-ci sortant tout blancs de l'eau.
Quand j'étais gamine, on distribuait des couques à l'école pour la Saint-Nicolas. Leur forme, allongée, est censée représenter l'Enfant Jésus emmailloté dans sa crèche. Certes, on pourrait être tenté de faire un raccourci de neuf mois entre l'usine à spermatozoïdes helvétique et le nouveau-né mais ce serait alors nier l'origine divine du Christ. Non, même sans être chrétienne, je me refuse à ce blasphème et choisis donc de garder le nom religieusement correct de couilles suisses.