En revenant de Lorraine...
Le bon air de la forêt, des paysages magnifiques, des monuments non moins superbes et surtout un accueil lorrain des plus sympathiques, c'est ravie et heureuse que je m'en reviens de ce séjour trop court en Moselle.
Voilà le village sur une une crête où nous logions. En contrebas, derrière les feuillages, vous devinez un autre village.
L'hiver doit être assez frisquet dans les Vosges mosellanes, je n'ai jamais vu autant de tas de bois de chauffe, partout, près des maisons et au bord des routes.
C'est à pied, par les chemins forestiers, que l'on peut apprécier au mieux la splendeur des paysages de la Moselle :
Mais les bords de route (quand on peut y stationner...) sont tout aussi spectaculaires :
Trente-trois minutes séparent ces deux photos entre un col dans la brume et la vallée en plein soleil de l'autre côté :
Un étrange autel au milieu de la forêt :
Les monts comportent souvent des falaises en leur sommet, colonisés par la végétation et, je l'avoue, je n'étais pas très rassurée en empruntant certains sentiers balisés :
Les arbres n'ont pas le vertige et parviennent à pousser sur la roche :
Regardez ce tronc qui suit la courbe de la roche :
Les citadines en vacances aiment aussi découvrir des villes :
Nancy et l'Art Nouveau
Strasbourg et son grès rose :
Une des choses qui m'ont marquée en Lorraine est que même des villages minuscules ont encore une boucherie-charcuterie en activité. D'ailleurs, ce rayon est gigantesque dans le moindre supermarché. D'autre part, les rares, très rares restaurants qui affichaient un "menu végétarien" proposaient uniquement des plats principaux à base de poisson ou de fruits de mer. Dans ces conditions, je comprends que les végétariens lorrains soient un peu remontés. D'où, sans doute, ce tag que je n'ai jamais vu sur Lille où pourtant les graffitis fleurissent :
Nous avons eu la chance de manger des flammekueche chez l'habitant. Une merveille dont je garderai longtemps le souvenir ! Cuites au four à bois (présent dans chaque cheminée du village), avec une pâte divinement fine, une garniture très simple, juste de la crème, des oignons crus hachés tout menu et des lardons (pas de fromage dans la recette originelle). Quelques minutes de cuisson suffisent pour obtenir des oignons fondants et une pâte à la saveur irrésistible de pain grillé. Les flamm' sont cuites une par une, sorties à la pelle en bois et coupées en quatre à la roulette. Chacun en a un quart que l'on plie en deux. Manger avec les mains et bien chaud, j'adore ! Avec un verre de riesling vieilles vignes de derrière les fagots et l'excellente mirabelle maison glacée en digestif, ce fut un régal.
En plus, nous avons eu droit à la couleur locale. Sur le manteau de la cheminée, trônaient deux minuscules faons empaillés, le frère et la soeur. Prêts à naître, ils ont été sortis du ventre de leur mère malencontreusement écrasée par la voiture de l'hôte de ces lieux. Et au dessert, j'ai eu l'insigne honneur d'avoir le petit mâle sur la nappe, à côté de mon assiette. C'est cela aussi les vacances, vivre des expériences qu'on n'aurait pas imaginées, plonger dans une autre réalité.
D'autres expériences furent bien moins expérimentales. La pluie, notamment. Voilà le paysage que l'on voyait de la fenêtre en arrivant et cela a duré quatre autres jours ... sans compter les rechutes ...
Mais quand on y pense un peu, on se rend compte que la météo des vacances n'a vraiment aucune espèce d'importance.
Eux aussi étaient en Moselle un 20 août et ils y sont restés. Il y a 96 ans.
Plusieurs centaines d'infortunés "Morts pour la France", d'après la stèle commémorative. A leurs côtés, quelques autres, juste "morts ici", en allemand dans le texte.