Rue d'Isly - Lille
Ceux d'entre vous qui habitent des régions où le soleil règne ne le comprendront peut-être pas mais on rencontre pourtant de plus en plus de touristes dans les rues de Lille. Les pauvres sont toujours cantonnés aux mêmes quartiers, le Centre, le Vieux-Lille, Euralille, et loupent certaines architectures qui, ma foi, valent pourtant le coup d'oeil. Telle est la rue d'Isly, dans le quartier d'Esquermes, à côté du métro Cormontaigne.
Elle débute par le Consulat d'Italie qui fermera ses portes en juin 2011 (on dirait que tous les pays européens doivent faire des économies !) :
Suivent ensuite des maisons de briques, étroites certes, mais richement ornées avec bow-window ou balcons :
Un immeuble de coin :
Et une maison qui mêle pierre et brique :
Les maisons suivantes sont plus banales :
Avec un Art Déco du pauvre :
On revient à des maisons plus ouvragées :
plus cossues :
Il faut bien montrer sa richesse !
Une façade typique des rénovations actuelles alliant le blanc, le noir et les briques repeintes en ... rouge brique :
L'amateur d'Art Nouveau appréciera cette petite sculpture au dessus de la porte d'entrée :
Un alignement instructif de trois maisons cousines qui montrent trois traitements de façades différents. A droite, des murs blancs comme avaient beaucoup de maisons de mon enfance à Lille. Au milieu, un rouge brique pas trop flashy, donc plus moderne, qui respecte la pierre brute. Et à gauche, les briques nettoyées mais pas trop pimpantes, le genre de façade que je préfère.
Un coin de rue avec, d'un côté, un immeuble totalement dans son jus et, de l'autre, un ravalement récent :
Une façade d'un marron heureusement assez peu fréquent :
On arrive ensuite à une série de maisons plus étroites mais sérieusement tape à l'oeil, bizarrement plutôt à l'étage sous les toits :
J'aime assez cet étalage qui ne se montre qu'aux curieux qui lèvent le nez :
Et comme Lille est une ville où on ne craint pas les contrastes, le bâtiment suivant est d'une sobriété quasiment insolente...
... surtout quand on découvre sa voisine de 1909 :
Le rez-de-chaussée avec ces pierres aux teintes vertes m'évoque la maison Coilliot et d'ailleurs, l'écriture de cette plaque est plutôt de style Art Nouveau. Dommage, je n'ai trouvé aucune trace sur le net de cet architecte, J. Duclermortier.
On alterne ensuite entre les façades de pierres et de briques :
La maison de gauche est celle d'où Louise de Bettignies, agent secret français travaillant pour les Anglais, dirigea son réseau durant la 1ère guerre mondiale avant d'être arrêtée en 1915. La pauvre est morte en captivité juste quelques semaines avant l'Armistice. Quand on pense qu'elle avait prévenu l'armée française des plans d'attaque des Allemands à Verdun et qu'ils ne l'ont pas crue...
Encore une bâtisse du début de ce siècle, 1902 :
Le reste de la rue est nettement plus banal :
Tout comme, d'ailleurs tout le trottoir de l'autre côté de cette rue d'Isly :
Je n'y ai trouvé que peu d'immeubles à photographier :
Un bâtiment industriel rénové :
L' ancienne Ecole Municipale de Filles du quartier :
Et une insolite maison rose !
Cette longue rue d'Isly est vraiment représentative de l'architecture fin 19ème, début du 20ème à Lille avec ces maisons, ces immeubles tout en oppositions, passant de la façade la plus simple à la plus tarabiscotée.