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La Cuisine de Quat'Sous
11 janvier 2011

Papier Aluminium et Art Contemporain

Eh non, le papier alu n'est pas utilisé qu'en cuisine. On le trouve aussi dans des musées ou des expositions d'art contemporain et la blogueuse culinaire que je suis en fut bien surprise.

Ma première découverte de ce type, c'était en novembre dernier au LaM, le Lille métropole musée d'art moderne, d'art contemporain et d'art brut situé, comme son nom ne l'indique pas, à Villeneuve d'Ascq dans la banlieue lilloise et qui a rouvert récemment après 4 ans de travaux d'agrandissement.

Cette oeuvre fait partie de l'exposition temporaire "Habiter poétiquement le monde". Sa poésie occupe tout le mur d'une salle, jusqu'au plafond. Sur des gradins recouverts de papier alu ménager sont dressés des panneaux d'aggloméré ou de carton, plus ou moins recouverts de plastique, papiers ou scotch.

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Crédit photo : Burkhard Maus

L'art est questionnement, dit-on. Sans doute suis-je une indécrottable béotienne mais la seule question qui m'est venue à l'esprit devant cet amoncellement est : Combien de papillotes aurait-on pu préparer avec tout ce papier alu gâché ? En plus, la réponse n'a aucun intérêt pour moi, je n'aime pas la cuisson en papillote.

Et puis, il y eut ma visite dimanche dernier à l'expo La Route de la Soie au Tri Postal de Lille qui présente 60 oeuvres de la Saatchi Gallery de Londres. Vu le succès, l'expo est prolongée jusqu'au 23 janvier 2011 et, sincèrement, je vous la conseille si vous passez par là. Ce n'est pas que le LaM ne vaut pas le déplacement mais, même sans rien y connaître, je sens bien que, là, on est dans une autre dimension de l'art contemporain.

Ghost de Kader Attia

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Crédit photo : Ludovic Maillard

Une simple photographie ne peut pas rendre cette oppression que j'ai ressentie en découvrant ces centaines de silhouettes fantomatiques agenouillées en prière. En plus, l'éclairage est vraiment bien étudié. Habituellement, je n'aime pas l'aspect du papier aluminium, trop brillant, trop clinquant. Ici, les spots font ressortir le noir abyssal du vide de ces corps. A l'arrière de cette assemblée de spectres, sous la lumière, le papier alu prend une teinte gris cendré presque mate. A l'avant, il devient doux et satiné, comme de l'argent brossé. C'est beau, c'est sinistre, c'est poignant.

Là, je vous le jure, devant ces kilomètres de papier alu, je n'ai pas songé un seul instant aux papillotes.

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Commentaires
L
Ça parle de fanatisme, disons-le. Moi ça me fout carrément la trouille, et comme dit Jamel "Me dis pas qu'c'est pas vrai !..."
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S
J'aurais réagi comme toi.Le papier alu dans la déco n'est pas facile à faire passer, ce qui rend la 2ème oeuvre d'autant plus intéressante.Il s'en dégage effectivement qqch d'effrayant : l'effet métallique dur et aveuglant contrastant avec des zones plus ternes et douces ; mais je crois que c'est surtout l'effet d'accumulation, la multitude d'objets représentant des humains qui peut rendre le visiteur inquiet.Il y a comme qqch de totalitaire qui émane de cette oeuvre.<br /> A aucun moment j'aurais pensé papillotes devant la 1ère oeuvre mais plutôt école maternelle.
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C
Je te souhaite une heureuse année 2011 et ayant découvert le terme "taiseux" sur ton blog te fais part d'une autre découverte - celle du roman "Les taiseux" de JL Ezine chez Gallimard... que je trouve fort intéressant.
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P
Tout est dans la manière, donc!
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J
Entre l'étrange, le malaise, le plaisir, l'émotion, la perplexité...ça en fait des sensations vitales tout ça... que de la vie !!<br /> A bientôt pour des nouvelles recettes artistiques ???
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