Le Terril de Sabatier - Raismes
Quittons mes habituelles promenades dans les rues de Lille pour prendre de la hauteur, à la découverte d'un terril. Tout d'abord, je précise qu'il n'y a jamais eu de mines de charbon dans la métropole lilloise. Ici c'était plutôt l'industrie textile avec ses filatures et autres laineries. Pour trouver une ancienne mine dans le Nord, il faut aller dans le Hainaut, du côté de Valenciennes.
C'est là, à Raismes, que se dresse le terril de Sabatier, le plus haut du département avec ses 103m. Il se situe au bord de la forêt domaniale de Raismes et la balade commence donc sous le couvert des arbres où on profite d'un chemin bien plat (ça ne va pas durer...).
Quelques étangs aussi où on devine, derrière les arbres, le profil du terril :
Le paysage change totalement quand on commence à grimper. J'aime beaucoup la silhouette gracile des bouleaux dénudés dont l'écorce blanche tranche sur le sol si noir du terril.
Et heureusement que les racines protègent un peu les pentes du ravinement (il semblerait qu'il pleut parfois dans le Nord) !
En prenant de la hauteur, on découvre le chevalement, ou chevalet, dernier vestige de la fosse :
Ah, plus on monte et plus la pente est raide, pfffff.....
Mais l'effort en valait la peine, voici la vue circulaire que l'on a du haut du terril sur la plaine alentour, tout d'abord sur la forêt domaniale puis sur la plaine de l'Escaut et ses villes industrielles :
Cliquez sur les photos pour les agrandir
Là-haut, avec un vent à décorner les boeufs, c'est l'endroit idéal pour chanter à tue-tête sans craindre d'ennuyer les voisins : Au Nord, c'étaient les corons. La terre, c'était le charbon...
Et la fin de ma ronde de clichés :
D'habitude, les tables d'orientation montrent comme éléments caractéristiques du panorama des châteaux, églises et autres cathédrales. Rien de tel dans cette gigantesque plaine. A la place, des usines, les cheminées de deux centrales thermiques, des chevalets, d'autres terrils et aussi des silos. Bref, un patrimoine purement industriel.
Pour faire le pendant avec le terril, j'ai choisi de vous montrer les corons où logeaient les mineurs.
Sur la table d'orientation :
Dans le paysage :
En descendant du terril, on découvre un nouvel étang :
Et arrivés de l'autre côté de cet étang, la vue sur le terril :
Pour sortir de la forêt, il ne reste plus qu'à parcourir cette drève (le nom que l'on donne dans le Nord à ces longues voies droites et pavées dans les forêts) :
Le bitonio rouge et noir que vous voyez en bas, à droite de la photo est un feu arrière de vélo. Ils ont bien du courage, les nombreux cyclistes qui roulent sur ce tape-cul ! (bitonio ou bitoniot, google n'est même pas capable de me répondre et mon Larousse ignore totalement ce mot. Pfff, aussi nuls que moi...)
Au bord de la forêt domaniale, la ville de Raismes a aménagé une base de loisir avec des jeux pour enfants, un lac artificiel et des chemins bien plats pour ceux qui n'auraient pas le courage de grimper "tout in haut de ch'terril".
Si vous voulez découvrir, du haut du terril, la forêt plus habillée qu'en hiver, je vous ai trouvé un site avec une magnifique vue panoramique du terril Sabatier de Raismes et une mine de renseignements sur le charbon, le terril, les chevalements, etc.