Navets sauce poulette et vieux grimoire
Quelques navets et un vieux livre de cuisine à présenter, voilà l'occasion de préparer une recette classique quelque peu revisitée :
Navets sauce poulette au curry et à l'estragon
Tout d'abord la recette originelle :
Perso, j'ai coupé mes navets en tranches fines à la mandoline. Pendant qu'ils cuisaient à l'eau bouillante, j'ai préparé un roux (farine + beurre) mouillé ensuite avec l'eau de cuisson des navets. Une sauce blanche banale, en fait, parfumée ensuite de poudre de curry et d'estragon.Quant à la liaison aux jaunes d'oeuf, j'ai laissé tombé, trop compliqué et inutile à mes yeux.
C'est une manière sympa de préparer les navets. La cuisson est rapide et, surtout pour ceux que le goût de ce légume rebute, on ne sent que les saveurs de la sauce. Bref, une bonne recette pour faire avaler des navets à tous les naimeriens. A décliner bien sûr avec d'autres épices, d'autres herbes et pourquoi pas, en gratin.
Cette recette toute simple est tiré de cet antique livre de cuisine :
La Cuisine
Guide pratique de la ménagère
par Blondeau Chef de Cuisine
Assez bigleuse à mes heures, je n'ai pas trouvé la date d'édition de cet livre de cuisine ancien mais à vue de nez, d'après d'autres ouvrages en ma possession, il doit remonter à l'entre-deux-guerres.
En fait, je n'ose pas trop le manipuler car les bords des pages sont brûlées par le temps et s'émiettent dès qu'on y touche :
C'est un livre de cuisine plutôt classique de l'époque avec une illustration des grandes tables cérémonielles :
Quant à la manière d'accomoder les restes dont le titre fait mention, il ne s'agit surtout que des reliefs de gigots, rôtis et autres gros morceaux de viande. On retrouve alors les hachis, croquettes et autres tranches de viande froide à la vinaigrette bien connus.
Parmi tous les conseils pratiques ainsi proposés à la ménagère, il y a deux bonnes pages sur la cuisson du rôti de boeuf. "Le rêve, l'idéal, si nous osons nous exprimer ainsi, est le rôti cuit devant la grande cheminée de campagne". Sinon, plutôt que le four au gaz, l'auteur préconise "la coquille remplie de braise ou de charbon bien rouges, devant laquelle on expose, embrochée, la pièce à faire cuire".
Le terme de sécurité alimentaire était encore inconnu et les connaissances assez rudimentaires dans ce domaine. On apprend donc dans ce livre de cuisine que le rôti de porc "doit être toujours très cuit et qui, servi saignant, est simplement détestable". Perso, vu du 21ème siècle, je dirais plutôt que le porc saignant est dangereux pour la santé.
Comme nous sommes en France, il y a tout un chapitre sur La Cave et les Vins avec des remèdes contre divers problèmes : vins gelés, moisis, vins huileux, aigres ou amers, etc. On devait avaler d'étranges breuvages à l'époque...
Et pour d'autres voyages dans le temps :
Gâteau des Anges de l'Agenda Félix Potin de 1935
L'Omelette en Douillette de Mademoiselle Rose
La Soupe à la Flamande de Mme Durandeau - 1889