Va, brûle et me venge - Philippe Bouin
Avec ce mois de septembre si chaud et ensoleillé nous reviennent des envies de barbecue. De la viande saignante et flambée à la fois, ça vous dit ?
Va, brûle et me venge - Philippe Bouin
(2011 - l'Archipel - 266p)
Des polars, j'en lis treize à la douzaine et, après des années de lectures compulsives, il n'est pas évident de me surprendre encore. Philippe Bouin y a réussi avec son dernier roman et, franchement, ça fait du bien de découvrir, écrit par un homme, un vrai policier à la française qui ne sent ni la naphtaline, ni l'américanisation à outrance (j'avoue, je me lasse des serial killers qui pataugent dans des mares de sang et les excuses psychanalytiques).
La trame est des plus classiques : des individus peu recommandables sont assassinés, des policiers lyonnais enquêtent. Guerre des gangs ou vengeance personnelle ? Tel est le menu proposé. Enfin, au vu du titre, le lecteur se doute bien de la réponse.
Seulement, un véritable écrivain n'est pas qu'un raconteur d'histoires et son art réside surtout dans la manière (enfin, à mon sens). Dans ce domaine, Philippe Bouin vous étonnera avec ce théâtre d'insectes qu'il a choisi de dépeindre. En effet, chaque chapitre (et il y en a 44 !) prend le nom d'un insecte représentant un personnage du récit ou un groupe comme les journalistes, les tueurs à gages, etc. Original, non ?
L'auteur ne pratique pas que l'entomologie dans ce roman. Il fait aussi dans l'humour grinçant, le politiquement incorrect, un certain goût de la polémique et un goût certain des mots. Bref, des ingrédients parfaits pour une lecture agréable et revigorante à la fois. Sans oublier que se pencher sur des questions d'éthique, ça change de Freud qui squatte tant de polars.
Je ne vous en dévoilerai pas plus et vous laisse découvrir Va, brûle et me venge en librairie mercredi prochain, le 5 octobre 2011. Eh oui, bloguer présente parfois quelque avantage comme de profiter d'une lecture en avant-première. Certes, on propose normalement aux blogueuses culinaires des produits comestibles ou des cook-toys mais j'aime tellement dévorer les romans policiers... Et puis, Google n'est pas sectaire, il référencera ce billet comme s'il était d'un blog littéraire. Alors, à tous ceux qui se laisseront séduire par la prose de Philippe Bouin, régalez-vous !
PS. Le lecteur est parfois tatillon. Evidemment, se prélassant à lire plutôt qu'écrire, il en a le temps. Ainsi, j'ai une question pour les jardiniers émérites :
Page 45, "Des massifs de tulipes, fanées par le froid, entouraient des tonnelles". Or, une centaine de pages plus loin, on apprend que l'histoire se déroule à l'automne. Mais quelle est donc la tulipe de pleine terre qui résiste à tout un été ???? J'en voudrais bien dans mon jardin car les bulbes qui poussent tout seuls, c'est bien pratique quand on a la main vert pourri comme moi !