Elle a vécu, Myrto, la fillette de Lille-Moulins...
Même si elle ne s'appelait sans doute pas Myrto, elle paraissait si vivante sur ce mur. Pendant plusieurs mois, elle a illuminé cette friche industrielle du quartier de Moulins à Lille où je l'avais photographiée en novembre 2011 :
Hélas hier, pourtant jeudi de l'Ascension, c'est à terre, brisée, que je l'ai découverte :
Le coupable ne se cachait même pas, aveugle à la beauté sous ses oeillères noires :
En souvenir, j'aurais pu emporter une de ces briques qui portent un peu de ses couleurs mais j'ai préféré la garder immortelle en la confiant ainsi au Net dans ce billet. J'espère qu'elle est montée maintenant au Paradis des oeuvres d'art disparues.
Ces bâtiments situés rue de la Plaine à Lille étaient jadis des maisons d'habitation et une entreprise fermée depuis des lustres. Devenus squats, ils sont ensuite restés murés durant plusieurs années.
photo prise en août 2009 :
Et en ce jeudi 17 mai 2012, il manquait déjà un bien gros pigeonnier aux rats volants du quartier :
Au milieu des gravats, quelques traces de ceux qui sont passés entre ces murs :
Ces deux roues, vestiges d'une machine-outil (peut-être...)
La musique d'une époque révolue :
Bien sûr, le Tino Rossi inoxydable :
Un papier peint vintage :
Des rideaux aux broderies rustiques :
Un vrai linoleum tel que j'en ai connu dans ma jeunesse :
Un pauvre ballon, perdu sans enfant :
Bizarrement, traînait dans un coin cette plaque funéraire d'un inconnu Odilon Becker décédé en 1926 :
Les graffitis sont parfois riches d'enseignement : "Si je sais faire un gâteau, je sais faire une bombe".
Vous remarquerez que, contrairement à bien des blogs culinaires, le mien propose bien plus de recettes salées que de gâteaux. C'est que je suis une non-violente, moi !
Quant au suivant, je n'en ai saisi le jeu de mot qu'en revoyant la photo sur l'écran de l'ordinateur. Que voulez-vous, j'ai beau être désordonnée, l'innocence m'habite...
Ce ski incongru au milieu des débris raconte à sa manière que sous les pavés la plage et sous les briques, la neige !
Ce matin, je me trouvais encore sur place et le chantier de démolition a repris sous mes yeux :
Vite dénudée et vite vidée, cette cage d'escalier !
Sous le bras de la pelleteuse, on aperçoit une salle d'eau peinte de manière plutôt artisanale :
Et ce réservoir haut de WC à chaînette tout bringueballant n'est-il pas des plus charmants ?
A vrai dire, je me demande ce qu'il restera de ces ruines la prochaine fois que je passerai dans le quartier de Moulins. En tous cas, lui devrait encore être là dans le coin :