Le Pain de Chou-Fleur de Marmiton
Une recette à base de pain rassis en guise de rappel : le vote pour le KKVKVK #47 s'arrête demain soir, le dimanche 2 décembre, à minuit. Ce serait vraiment sympa de votre part de sacrifier quelques minutes afin de voter et remercier ainsi toutes celles qui ont partagé leur recette salée à base de pain dur. Pour l'instant, le nombre des votants n'atteint même pas 20, c'est triste, aussi triste qu'un quignon de pain oublié dans un coin.
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Quand on parle de Marmiton dans La Cuisine de Quat'Sous, il ne s'agit nullement d'un site internet mais de l'auteur d'un vieux bouquin de cuisine :
Mes Recettes du Lundi
Marmiton
(Cuisine - Dessert - Ménage)
16ème édition
Société Anonyme d'Imprimerie et d'Editions Catholiques de Nord
D'après la préface datée de 1925, Marmiton était le pseudo d'un chroniqueur du journal La Croix Du Nord (qui existe encore de nos jours, en hebdomadaire !). Mon exemplaire est la 16ème édition mais je n'y trouve nulle part la date de parution.
Ce livre est un recueil de recettes de cuisine, de desserts et de trucs et astuces pour le ménage. On y apprend, entre autres, comment reconnaître un vin falsifié, astiquer les boutons d'uniforme, nettoyer les pipes en écume, entretenir les seaux de toilette ou conserver longtemps les wassingues (les serpillières pour les Ch'tis, avec un w qui se prononce ou).
J'ai choisi une recette économique qui utilise un reste de chou-fleur et du pain rassis :
Pain de Chou-fleur au curry
Voici d'abord la recette de Marmiton, avec ces imprécisions dans les quantités qui font tout le charme de ces livres anciens (et je vous donne en prime la recette des coquilles de chou-fleur) :
Perso, j'ai sorti la balance pour une recette plus précise et ajouté du curry en guise de grain de sel.
500 g de chou-fleur cuit - 100 g de pain rassis - lait - 3 oeufs - 2 cc de curry
Cassez le pain dur en petits morceaux. Arrosez d'un peu de lait tiède. Laissez reposer en écrasant le pain de temps à autre jusqu'à obtenir une bouillie pas trop humide (la quantité de lait dépend de la nature du pain). Passez au robot-mixeur avec le chou-fleur, les jaunes d'oeufs et le curry. Incorporez ensuite les blancs en neige. Versez la pâte dans un moule à gâteau et enfournez à 180°C pour une petite heure.
Ce pain de chou-fleur est particulièrement moelleux et, accompagné d'une salade, fera un honnête plat de restes.
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De la même manière que j'ai actualisé la recette de ce Marmiton d'antan, j'ai eu envie d'illustrer quelques pages de ce livre ancien avec des photos d'aujourd'hui, prises ce matin même.
L'éditeur de Mes Recettes du Lundi était situé 1 et 3 rue des Sept-Agaches à Lille. Voici le bâtiment en 2012 avec un rez-de-chaussée occupé par un voyagiste :
Parmi les publicités, voici celle des cuisinières Perfecta au charbon, gaz ou électricité. On pouvait les voir au 72-74 Boulevard des Écoles :
Le Boulevard des Écoles à Lille n'existe plus depuis 1947 où il a été rebaptisé Boulevard Jean-Baptiste Lebas. Si vous avez envie de vendre des cuisinières ou autres, le rez-de-chaussée est à céder :
Passons à la Compagnie Française, "grands magasins de nouveautés" proposant tissus et linge de maison au 52-54-56 Rue de Paris à Lille.
Le bâtiment devait être neuf à l'époque, il n'est plus guère fringant aujourd'hui. Franchement, j'avais l'air un peu bête à photographier cette façade si tristounette à quelques dizaines de mètres de la magnifique Vieille Bourse grouillante de touristes (eh oui, le tourisme à Lille, c'est toute l'année, au soleil, sous la pluie, à midi ou à minuit - Joe Dassin, sors de ce clavier !).
Par contre, les temps ne changent pas totalement puisque le 56 rue de Paris abrite aujourd'hui le magasin Toto, fort connu des couturières en tous styles pour ses tissus pas chers au mètre ou au poids.
Passons maintenant à la Grande Pharmacie de Paris, au 1 Place de la Gare à Lille :
Figurez-vous que cette pharmacie existe toujours au 21ème siècle, elle n'a même pas changé de nom.
Par contre, l'environnement a quelque peu évolué puisque, non loin, se dressent les immeubles d'Euralille :
Entre nous, plutôt qu'un tour sur la grande roue de Noël, place du Général de Gaulle, j'ai préféré de loin ces allers et retours entre passé et présent dans les rues de Lille, ce vertige est plus agréable.