Les Trossachs - Ecosse
La procrastination, c'est remettre à après-demain ce qui était remis à demain. La procrastination, c'est publier aujourd'hui ces photos prises l'année dernière, en avril 2013. La procrastination, c'est écrire ce billet alors que les mauvaises herbes prennent leurs aises dans le jardin, que les vitres n'ont pas été lavées depuis, oups, six bons mois.
Après cette rédaction quelque peu en retard, je me replongerai dans ce passionnant polar anglais qui m'attend, en compagnie d'une théière de thé corsé écossais, et j'écouterai la pluie tomber. Parce que la procrastination, c'est aussi savoir profiter des plaisirs de la vie. Elle est si courte !
Pour remettre la balade dans son contexte, ce 12 avril 2013, j'étais donc en Écosse, emmenée par mon Prince Charmant sur son fier destrier, euh, une voiture de location avec un volant bizarrement situé à droite. Après un début de voyage sous un soleil printanier improbable dans ces contrées (voir Jour 1 - Jour 2 - Jour 3 - Jour 4 ) et un ciel bien gris la veille (Jour 5), nous avons vécu là notre seule journée écossaise de vraie pluie en une semaine.
Les Trossachs
Ma foi, la région se prêtait parfaitement à cette météo humide car les Trossachs ressemblent un peu à la Normandie. En beaucoup, beaucoup plus joli.
Nous avons d'abord longé les Lochs Venachar et Achray...
.... avant d'arriver au Loch Katrine :
La route s'arrête là en cul-de-sac sur un gigantesque parking à la pointe du loch, la pluie ne donnait pas envie d'aller marcher et aussi bien, la vue ne nous a guère enchantés. Eh oui, après avoir admirer les lochs fabuleux des Highlands, on finit par faire les difficiles...
Nous avons donc repris la route de l'autre côté du Loch Achray :
Sous une pluie battante qui créait dans ces paysages superbes une atmosphère fantomatique. Humide, certes, mais tellement romantique !
Nous avons alors atteint le Lake of Menteith (le seul loch d'Écosse qui s'appelle lake) que nous avaient chaudement recommandé nos hôtes. Là, un petit canot à moteur d'une douzaine de places fait la navette entre la rive et cette minuscule île :
Lac de Menteith
... où jadis, au 13ème siècle, des moines ont bâti le Priory of Inchmahome, notre 4ème coup de coeur en Écosse.
Prieuré de Inchmahome
Le crachin apportait une poésie supplémentaire à l'âme de ces lieux et nous avons passé deux heures merveilleuses à déambuler au milieu de ces ruines émouvantes puis à faire le tour de cette minuscule île.
Des vieilles pierres, j'en vois depuis des décennies sans jamais m'en lasser. J'en ai vu, des milles et des cents, et j'admire d'autant plus comment les Écossais savent mettre en valeur leur patrimoine. Cette visite au charme indéniable nous a profondément marqués.
Plus tard, j'espère que ce sera avant 2015, je vous en montrerai plus, notamment ces vénérables arbres de plus de 400 ans plantés par les moines.
Quittant à regret cet inoubliable prieuré, nous sommes allés vers le village de Doune et son château :
Bôf, après tant de splendeur, cette bâtisse cubique nous a semblé sans charme aucun. Une petite balade dans les alentours et nous voilà repartis vers la ville de Dunblane, nettement plus agréable.
La cathédrale de Dunblane
Garés sur un parking en dehors du centre-ville, nous sommes tombés sur ce panneau insolite à nos yeux :
Un club de bowling en plein air dans un pays encore plus humide que le Nord de la France, mais ils sont fous, ces Écossais !
En fait, il ne s'agit pas du tout de bowling au sens où nous le connaissons mais de "Bowling green" (Boulingrin en français), un jeu de boules qui ne se joue que dans le Commonwealth.
Retour à Callander et une petite balade à pied à 2 km au dessus du bourg pour découvrir des chutes au milieu d'énormes blocs de pierre en feuilletage :
Falls Bracklinn
Un pont enjambe les chutes, petit mais sacrément costaud :
Ainsi, malgré mon vertige, j'ai pu prendre des vues de l'eau s'écoulant dans cet insolite paysage démantibulé, de bric et de broc :
Voilà, c'étaient les dernières photos de notre voyage d'une semaine dans ce magnifique pays qu'est l'Écosse. Ce n'est qu'un au revoir, enfin j'espère...
~~~~~~~~~~~~~~~~~~
PS L'introduction de ce billet a été rédigée dimanche dernier sans que j'arrive, bien sûr, à maîtriser le temps pour le terminer le jour-même. Quand j'ai découvert mardi au soir que ce 25 mars était déclaré Journée Mondiale de la Procrastination, j'ai bien ri car je me sens plutôt concernée par le sujet. La preuve : il m'a fallu attendre aujourd'hui pour poster enfin ces photos écossaises bien patientes.
D'ailleurs, puisqu'on parle de procrastination, je peux avouer que je suis éberluée par mon blog. Avoir ainsi écrit quelque 1800 billets en guère plus de 6 ans, je n'y crois pas moi-même, c'est quand même un sacré rythme de publication pour une paresseuse. Évidemment, il y a des tas de sujets en retard, des cloîtres ravissants, des maisons Art Nouveau, des vieux bouquins de cuisine en pagaille à vous montrer (notamment une encyclopédie de la cuisine de la fin du 19ème avec des recettes à base de cannabis, si, si, authentique !), etc, etc
Bref, rien de tel qu'une passion, comme l'est la cuisine à mes yeux, pour motiver efficacement un procrastinateur à oeuvrer un peu plus concrètement. Et vous, devez-vous aussi lutter contre l'inertie de la procratination ? Vous avez des trucs et astuces ?