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La Cuisine de Quat'Sous
22 juin 2018

Le Tableau Miam # 40

Le peintre Émile Bernard (1868-1941) fait partie de l'école de Pont-Aven, il fréquenta Gauguin, Van Gogh, Cézanne. Il fit vivre par ses recherches le post-impressionnisme en étant, entre autres, à l'origine du symbolisme et du cloisonnisme, technique qui consiste à cerner de gros traits sombres des aplats de couleurs.

Et pourtant, qui connaît aujourd'hui Émile Bernard ? Il fait partie de ces artistes injustement oublié par l'Histoire et si le Palais des Beaux-Arts de Lille présente quelques-unes de ses oeuvres, c'est sans doute parce qu'il est né à Lille.

Les cueilleuses de poires
1888
Émile Bernard

Les cueilleuses de poires

J'ai découvert cette peinture sous verre il y a des décennies mais je n'ai appris à l'apprécier qu'avec le temps, un long, long temps. Au début, je passais devant sans m'arrêter, indifférente. Pfff, quel intérêt pouvait avoir ce paysage simpliste découpé en petits morceaux, façon puzzle ? Et ces paysannes bretonnes à l'air bougon, revêche, n'arrangeaient pas le tableau, selon moi.

Au fil des années, de la vie, de la maturité, mon regard s'est peu à peu transformé. Je fus d'abord plus sensible à la lumière de ces bleus, de ces verts auxquels, évidemment, ma photo ne rend pas grâce.

Ensuite, j'ai commencé à comprendre ces traits noirs et droits en fond de scène qui mettent si bien en valeur les courbes des sujets principaux, les coiffes bretonnes, leurs manches bouffantes, les nuages, les fleurs, les feuilles, les branches et, bien entendu le principal, les poires.

J'ai remarqué aussi que les seuls éléments en relief étaient les visages des Bretonnes regardant fixement, sans ciller, le peintre et, à travers lui, les spectateurs que nous sommes. J'aime de plus en plus ce côté "Cause toujours, tu m'intéresses", cette manière qu'elles ont de nous reprocher de ne rien faire alors qu'elles triment sous les arbres fruitiers.

Enfin, il y a ce clocher hyper haut et étroit qui met l'église au centre du village, au centre du tableau, au centre de la vie bretonne.

Bref, sous des dehors qui me semblaient simplistes quand j'ai découvert ce tableau, j'y lis tout un roman et j'en suis autant ravie que surprise.

Ciorane

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Commentaires
M
si je puis me permettre, z'ont pas que çà à faire, ces Bretonnes, que d'être souriantes et rigolardes, il y a du taf!ceci étant,premièrement je suis bouche bée devant ton analyse, deuxièmement cette peinture m'enchante par la beauté de ses couleurs!quelle harmonie!et quelle superbe "occupation de l'espace",comme tu le dis si bien, centrant le regard sur l'église et le village!je suis charmée!!!!
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I
Je suis sensible aux couleurs , à ce camaïeu de bleus et verts, je trouve que l'ensemble dégage une certaine naïveté par la simplicité du graphisme ..... elles font vraiment la gueule ces bretonnes ? Il me semble que celle se gauche à un sourire à la Mona Lisa <br /> <br /> Tu as un art rare d'exprimer tes émotions artistiques
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G
c'est vrai que les nuages..bof !<br /> <br /> mais les fleurs sont presque une citation renaissance. <br /> <br /> Et le thème des poires (plaisir ?) j'aime beaucoup, dans les tapisseries également<br /> <br /> MErci pour ton coup d'oeil
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L
C'est un vitrail, en fait. Par contre pas facile à caser dans une église. Merci Ciorane d'avoir expliqué pourquoi les Bretonnes cueilleuses de poires font la gueule :d N'empêche qu'elles ont de la chance, avec tous ces trèfles à 4 feuilles (Irlande)...
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