Les Cocottes Festives de Charal
Une fois n'est pas coutume, c'est un plat tout-fait que je vous présente. Normalement, il n'y en a jamais chez moi (sinon, à quoi ça sert qu'elle se décarcasse en cuisine, la Ciorane ?) mais une agence de com m'a proposé gracieusement de goûter les nouvelles cocottes festives de Charal. Alors, mes principes, je les ai glissés sous le tapis et j'ai mangé de l'industriel. Ma foi, ce ne fut pas le bagne...
Comme il s'agit d'une édition limitée pour les fêtes, Charal s'est adressé aux Tsé & Tsé pour décorer ces cocottes. Excellente idée ! Leurs créations sont souvent délicieusement poétiques sans jamais verser dans le gnan-gnan, j'aime beaucoup ce qu'elles font.
Ici, elles ne se sont pas contentées de quelques arabesques festives mais d'un véritable décor en plusieurs tableaux charmants autour d'un des ingrédients du plat.
La girolle :
Le pruneau :
Bon, tout cela est bien beau mais voyons maintenant si c'est bon justement. Trois minutes au micro-onde et voilà le résultat :
Filet Mignon de Porc, girolles, sauce fine champagne
J'ai toujours trouvé amusant de comparer le visuel d'un plat industriel et sa réalité, on joue ainsi au jeu des 7 différences. Comme on pouvait s'y attendre, la cocotte est à moitié vide. Ou à moitié pleine. Nous n'avons pas trois mais deux pommes de terre. Le filet mignon n'est pas coupé en belles tranches rondes dans son centre mais en morceaux sans forme en bout. Il a certes été doré (j'ai retrouvé un peu de couleur à certains endroits) mais pas uniformément comme sur la photo. Bref, comme toujours, la réalité est un peu moins flatteuse que l'emballage le promet.
Découper de la viande dans une cocotte, ce n'est pas ma tasse de thé et j'ai donc transvasé le contenu dans une assiette chaude :
Le plat est bien servi pour une personne, je trouve. La viande est juste un chouïa plus sèche que du cuisiné-maison (enfin, quand il est réussi). La sauce est généreuse, bien garnie en champignons. Le goût de la Fine Champagne s'est évaporé, on s'en doutait, mais la saveur et l'onctuosité sont parfaites. Là, j'ai été agréablement surprise, je le reconnais.
Par contre, en fille du Nord à moitié belge, j'ai toujours détesté les pommes de terre en conserve et là, même si c'est du frais, beurk ! Jetez ces horreurs et remplacez-les par du riz et ajoutez aussi des légumes, haricots verts ou autres. Là, vous aurez un plat parfait, à mon goût.
Passons à la seconde recette :
Noix de joue de boeuf, pruneaux, sauce à l'Armagnac
A jeu des 7 erreurs, j'ai trouvé une cocotte moins remplie évidemment, des pruneaux parfois écrasés, des carottes moins lumineuses.
Quant à la dégustation, la viande est aussi tendre que savoureuse, la cuisson est top. Y a pas à dire, le boeuf, c'est Charal ! La sauce est légèrement trop sucrée à mon goût (il faut dire que je fut traumatisée par les lapins aux pruneaux sucraillés des cantines du Nord...). Sa consistance plutôt gélatineuse me rappelle un peu le resto chinois et l'Armagnac est aux goûts absents. Les carottes, elles, sont trop cuites, trop molles pour moi mais c'est beaucoup mieux que les pommes de terre. Enfin, les lardons sont vraiment trop petits pour avoir un quelconque intérêt. Malgré ces réserves, le tout forme un plat plutôt bon pour de l'industriel. Ceci étant, est-ce qu'une blogueuse culinaire est représentative du mangeur classique, est-ce que mes remarques ont une utilité quelconque ?
En conclusion, j'ai préféré la sauce de la première cocotte et la viande de la seconde même si elles ne vont pas ensemble, hélas. Par contre, je garde les deux récipients, trop kawaii comme boîtes à bidules!