Cheese-cake au caramel sans cuisson au four
L'idée de préparer ces petits cheesecakes au caramel m'est venue après la lecture d'un excellent polar d'Elizabeth George :
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"Aussi, sur le chemin du retour, elle se plut à penser à quelque chose de plus agréable, à savoir le menu de son dîner. Une petite tourte à la viande de boeuf et aux rognons réchauffée au micro-ondes, du vin rouge en canette, un cheese-cake au caramel et, pour finir, elle se ferait réchauffer le café de ce matin."
L'inspecteur Barbara Havers est anglaise, ce qui explique sans doute pourquoi elle trouve ce type de menu agréable. Une tourte à la viande de boeuf et aux rognons, pourquoi pas, mais réchauffée au micro-ondes pour rendre la pâte toute ramollo, quelle horreur ! Le vin rouge en canette, j'ignorais que cette ineptie existait et le café réchauffé, no comment.
Quant au cheese-cake, je n'apprécie guère la consistance visqueuse de la garniture fromagère cuite au four. Alors, j'ai juste gardé le nom de la recette et je me suis fait deux petits cheesecakes au caramel sans cuisson au four, deux petites merveilles outrageusement délicieuses :
Pour 2 emporte-pièces (7 cm de diamètre et 4,5 cm de haut) :
Base : 60 g de speculoos - 30 g de beurre
Appareil à cheesecake : 1 Fjord de Danone - 10 cl de crème liquide allégée - 1cc rase d'agar-agar - 1 cs de sucre (ou +)
Caramel coulant : 100 g de sucre - 100 g de crème liquide allégée - 1 noisette de beurre - quelques grains de gros sel
Le Fjord étant sacrément gras, j'ai jugé qu'il fallait compenser par de la crème allégée. Idem pour le caramel, avec toutes mes excuses à Valala de Bec sucré, Bec salé chez qui j'ai déniché cette sublime recette de caramel à régaler tous les gourmands. Mon beurre n'est pas salé et je n'avais pas de fleur de sel pour y remédier. J'ai donc pris du vulgaire gros sel (du gris non raffiné, tout de même) que j'ai grossièrement écrasé.
La base : Écrasez les biscuits et mélangez avec le beurre fondu. Tassez au fond des emporte-pièces et faites durcir au réfrigérateur.
La crème : Mélangez le pot de Fjord avec le sucre. Faites chauffer la crème liquide avec l'agar-agar. Remuez et laissez bouilloter 1 mn. Incorporez rapidement dans le Fjord. Versez immédiatement sur la base biscuitée jusqu'à 1 cm du bord supérieur de l'emporte-pièce. Laissez prendre au réfrigérateur.
Le caramel : Perso, je le fais avec du sucre en pierre que j'humecte à peine. Quand le caramel prend une belle teinte brune, retirez la casserole du feu. En vous protégeant d'un couvercle qui fera office de bouclier (la cuisine est parfois un combat dangereux !), versez la crème liquide en une seule fois. Remettez la casserole sur le feu et remuez jusqu'à ce que le caramel fonde dans la crème puis épaississe. Ajoutez le beurre et le sel. Laissez refroidir à température ambiante puis recouvrez-en les cheesecakes.
Réfrigérer quelques heures puis sortez les emporte-pièces du réfrigérateur :
Pour mon premier cheesecake, le démoulage fut facile. J'ai simplement soulevé l'emporte-pièce et, la gravité faisant son effet, j'ai obtenu le résultat parfait de la photo en début de billet.
Par contre, le second fut un véritable désastre. La base biscuitée s'accrochait vaillamment aux parois et, même en m'aidant de la pointe d'un couteau, pas moyen de la faire céder. Au contraire, au lieu de descendre, le cheesecake remontait dans l'emporte-pièce et le caramel commençait à déborder par en haut. Bon, la patience étant la moindre de mes qualités, j'ai tout renversé tête la première dans l'assiette :
Oui, je sais, une blogueuse culinaire se doit de présenter des plats parfaits, réussis à 120% au moins. Perso, cela ne me gêne en rien de vous montrer mes cheesecakes au caramel tête en haut, tête en bas, mes cheesecakes vrai de vrai, garantis sans trucage :
Car je suis peut-être nulle en présentation de dessert mais l'idée que j'ai eue d'associer Fjord et crème allégée me va à ravir. On obtient ainsi un cheesecake onctueux sans être trop gras, avec un petit goût légèrement acidulé en contrepoint idéal au caramel coulant.
Et puisque toute cette histoire est partie d'un cheesecake britannique, voici celui que j'ai mangé en Écosse, sur les bords du Loch Carron :
Une chose gluante sur la langue, au goût indéfinissable. Par charité, je n'en dirai pas plus. Juste que le bois de la table était magnifique avec ses dessins tortueux.