Je suis tombée en amour...
C'est étrange un coup de foudre. Saisissant, même. Surtout quand on est si peu spontané, comme je le suis.
Pourquoi lui et pas un autre ? Allez comprendre...
Il n'a pas une tête particulière, il ressemble à plein d'autres, croisés de ci de là. En plus, on ne peut pas dire qu'il fasse un numéro de charmeur. Non, il se présente carrément comme un raté. Et ne croyez pas alors que c'est le stupide côté infirmière des femmes qui a joué chez moi. Pas question, je suis trop indépendante pour servir de béquille à quiconque.
Je ne sais donc pourquoi, en le voyant je me suis mise à sourire béatement, à moitié conquise déjà. Et quand j'ai su qu'il y avait du Faugier en lui, alors là, j'ai succombé. Je l'ai sans détour ramené chez moi sans penser un seul instant aux conséquences.
Ni une, ni deux, craque boum, à la casserole ! Je l'ai saisi avec les doigts, délicatement (c'est fragile, ces petites choses-là !) et quand je l'ai pris en bouche ... ah !!! Je ne m'y attendais pas .... l'orgasme, direct ! (et je parle du mien, là). On m'avait déjà raconté que la bouche pouvait être une zone érogène, mais je ne pensais pas à ce point. L'extase, le nirvana ... les mots me manquent...
Zut, l'heure tourne, je dois vous quitter. Désolée de vous laisser sur votre faim, la suite sera pour ce soir....
EDIT du soir, bonsoir :
Cette rencontre amoureuse eut lieu sur le blog de CookEco où elle narrait, au milieu de souvenirs d'enfance, LE gâteau raté familial. C'est lui que j'ai subrepticement rapporté chez moi. C'est la magie des recettes de cuisine. Pour peu qu'on ait les ingrédients, elles peuvent ainsi se balader de villes en villes.
Le fondant au marron :
Non contente d'adopter cette recette, je l'ai rebaptisée et même, outrage suprême, quelque peu adaptée.
La préparation est simplissime : mélangez une demi-boîte 4/4 de crème de marron Faugier à 100 g de chocolat fondu puis incorporez-y 5 blancs d'oeuf en neige ferme. CookEco vous livre sur son blog tous les détails, toutes les photos, courrez-y vite !
N'ayant pas le moule à savarin requis, j'ai diminué les proportions de 2/5 ème pour un moule à cake de 25 cm. J'ai fait fondre sur feu doux 60g de chocolat noir pendant que je battais 3 blancs d'oeuf en neige. Et pour la crème de marron, j'ai versé, versé... Quand on aime, on ne compte pas. Ce qui est sûr, c'est que le résultat était fort marronné ! Cuisson 40 mn au four à 180°C.
Ma version donne un fondant où le chocolat se fait discret, voire insoupçonnable, il est juste là pour rehausser le parfum du marron, sa douceur, sa délicatesse. Exactement comme j'aime, pas du fondant au marron chocolaté, non, du vrai fondant au marron.
Mais le sublime réside dans sa texture unique. Il n'a aucune tenue ce gâteau, trop de crème de marron. D'ailleurs, sur la photo ci-dessus, on croit qu'il a le coeur mou. Que nenni ! C'est juste la lame du couteau qui, en l'écrasant, lui donne cet aspect. Quand on le rompt avec les doigts on obtient cela :
C'est un gâteau à la fois friable et fondant. Ce qui le décrit le mieux, c'est le mot sublimation au sens chimique du terme. (Normalement les corps chimiques passent de l'état solide à l'état gazeux en transitant par l'état liquide. Certains, comme la naphtaline, deviennent directement gazeux, c'est cela la sublimation).
C'est vraiment une sensation unique : une bouchée de ce fondant en bouche prend en un instant une texture onctueuse, avec une saveur délectable de marron, ni grasse, ni sucraillée. Le nirvana, vous dis-je !
Il existe évidemment nombre de recettes de fondant au marron. Et j'en ai testées dans ma vie de gourmande ! Mais c'était toujours poisseux, trop chocolaté, trop gras, trop sucré, écoeurant... Ici, nous avons l'harmonie parfaite. Sous une croûte légèrement craquelante, une douceur infinie ... un véritable orgasme gustatif.
Ah, je ne remercierai jamais assez CookEco pour cette découverte qui me laisse si pantoise !