Art Nouveau à Schaerbeek - Bruxelles
Début août, ma soeur est partie une semaine en Tunisie avec homme et enfants mais sans les chats (quelle idée de quitter l'agréable fraîcheur de la Belgique en été pour les bords de la Méditerranée !!!). Je me suis donc portée volontaire pour gérer gamelles, arrosoir et faire semblant d'habiter la maison. En réalité, j'ai surtout passé mon temps à arpenter Bruxelles en long, en large et aussi un peu en carré.
La premère balade, le premier après-midi, ce fut Schaerbeek (prononcez Scarbék). J'avoue que je n'aurais pas eu l'idée d'y mettre les pieds. D'après ce que j'en ai entendu sur les radios belges depuis des décennies, c'était à mes yeux une banlieue de Bruxelles pas très fréquentable. Ma foi, j'ai bien fait de taire mes a priori et d'écouter les conseils de ma soeurette, Schaerbeek vaut vraiment le déplacement ! Et en pleine journée, même toute seule, ça ne craint pas du tout.
Me voilà donc traversant tout le centre de Bruxelles dans le tram 92 (nonante-deux en VO) et découvrant avec plaisir une banlieue bien oubliée, à tort, des touristes.
La Maison Autrique
Située 226 chaussée de Haecht, c'est la première réalisation de Victor Horta et c'est émouvant de voir ce premier bâtiment où il s'essaya à l'Art Nouveau.
Ensuite, j'ai descendu l'avenue Louis Bertrand vers le parc Josephat. C'est une rue vraiment superbe, à l'architecture très variée et il n'y a pas que les (a)mateurs d'Art Nouveau qui y trouveront leur bonheur, même si c'est le fil conducteur de ma balade.
Ah, pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? Marier brique, pierre, bois et métal, additionner les détails à l'infini, créer des volutes qui dansent en tous sens pour ne jamais lasser l'oeil...
Je pourrais rester des heures devant ces ferronneries tarabiscotées à souhait.
Aux 55 et 65 avenue Louis Bertrand, deux immeubles de Gustave Strauven totalement différents.
Après les ferronneries, ce sont les bow-windows que je préfère dans l'Art Nouveau, alliances entre bois, pierre et fer.
Une maison un peu plus sobre mais avec de belles formes équilibrées même si elle serait encore plus resplendissante après une petite restauration...
Celle-ci n'est pas du tout Art Nouveau mais je l'adore ! Je suis tombée sous le charme de cette demeure néo-gothique récemment ravalée.
Elle doit avoir à peine plus de 100 ans mais on la croirait venue tout droit du Moyen-Âge ou, en tous cas, d'un Moyen-Âge rêvé.
Évidemment, les sgraffites sont légion pour animer les façades :
Cette maison-ci, avec ses harmonieuses fenêtres hautes et étroites doit se situer rue Sainte-Marie :
L'ornementation du dernier étage m'a totalement subjuguée avec ses multiples détails dont ces deux chats-vigiles insolites.
On arrive ensuite sur la place Colignon, devant l'imposant Hôtel Communal (l'équivalent de l'Hôtel de Ville français). Plutôt qu'en 1887, on le croirait construit un ou deux siècles auparavant, non ?
Et, sur tout le pourtour de la place, les maisons de maître ne sont pas en reste. Elle avait bien raison, ma soeurette Cioranette, quand elle me disait qu'il fallait absolument voir Schaerbeek !
Derrière l'Hôtel Communal, aux 7, 9 et 11 avenue du Maréchal Foch, trois réalisations d'Henri Jacobs
La maison personnelle d'Henri Jacobs :
Avec un (ou une ?) joli sgraffite ocre et rouge :
Le monograme d'Henri Jacobs, H et J entremêlés :
La poignée usée par près de 100 ans de va-et-vient :
L'immeuble voisin est bien décati...
... mais a encore de beaux restes :
Pour terminer la promenade, voici les Halles de Schaerbeek, transformées en salle de spectacle :
Je vous épargne l'église royale Sainte-Marie toute proche, témoignage sans intérêt du style pompeux de la fin du 19ème siècle. A la place, je vous offre cet exemple du fun belge, la vitrine d'un magasin abandonné où on a empilé des caisses de Jupiler en guise de rideaux :
En rentrant chez moi, je me suis aperçue que j'avais raté plein d'autres édifices Art Nouveau à Schaerbeek. Les voici rassemblés dans cette vidéo trouvée sur Youtube :